J’ai appris à m’aimer, je sors enfin de ma chrysalide !

Après maintes péripéties, de nombreux faux espoirs, une vie chargée d’égarements et de doutes, j’ai fait le grand saut. J’ai choisi de m’engager personnellement dans les airs de ma vie au lieu de me maintenir accrochée à une branche, simplement ballottée aux grès du vent.

Je n’ai pas perdu mon temps pour autant enfermée dans ma chrysalide, j’ai affiné ma perception de moi-même et j’ai appris à m’aimer. C’est cet amour pour moi, ce qu’on appelle l’estime de soi qui me permet maintenant de m’envoler sans crainte en déployant mes ailes de papillon.

Si vous souhaitez vous aussi utiliser vos instants chrysalide pour apprendre à vous aimer, je vous livre ici ce que j’ai découvert pour aller vers l’estime de soi.

Soyez une personne qui a le contrôle de sa propre vie, c’est à dire, consciente, qui observe ses propres émotions, sa communication et son comportement en toute circonstance.

Soyez une personne pleine d’esprit, imprévisible, confiante, de statut élevé par la hauteur et l’ouverture de son état d’esprit, à l’aise quelque soit le lieu où vous vous trouvez, capable de discuter de tout ce dont vous avez envie de manière intéressante. Soyez directe et traitez aisément de choses importantes que vous souhaitez connaître. Soyez une personne à la fois sérieuse et charmeuse.

Soyez une personne indépendante qui a ses propres envies et ses propres rêves dans la vie, une personne capable de les réaliser seule. Ne dépendez de personne. Soyez libres et ceux qui vous entourent le seront également.

Ayez en vous la force tranquille de la féminité. C’est la force d’accepter et de recevoir ce que l’on vous offre tout en réussissant à vous détendre, à rester paisible et dans la sérénité. Acceptez l’attention et les élans que les autres vous portent sans pour autant chercher à rendre la pareille. Ne vous battez pas, ne cherchez pas à conquérir ni à convaincre.

Ayez aussi en vous la force brute du masculin pour donner à vos actions l’élan nécessaire pour réaliser, rendre concret vos souhaits les plus profonds, pour rendre possibles vos désirs d’existence.

Soyez une personne sélective. Prenez note des meilleurs atouts que les autres vous présentent. Regardez leurs efforts et les performances qu’ils réalisent pour accéder à leur satisfaction personnelle. Laissez toujours planer le doute sur l’efficacité des stratégies qu’ils mettent en place pour avoir vos grâces pour vous laisser le temps d’en observer la pertinence. Restez toujours calme même quand on vous présente quelque chose qui parait extrêmement intéressant. Mais ne dissimulez jamais ce que vous avez à offrir.

Votre vie est unique et vous la rendez géniale par vos pensées, vos actions et votre discernement. Ne laissez personne y entrer, ne laissez personne accaparer votre précieux temps si elle ne mérite pas de faire partie de votre entourage parce qu’elle vous compliquera la tâche au lieu de vous la rendre plus facile et plus joyeuse. Être sélectif est la meilleure manière d’instaurer autour de vous de bonnes relations, qui arrivent au bon moment avec les bonnes personnes.

« Je ne prends pas au sérieux les personnes qui font ceci ou cela » est votre formule magique pour communiquer rapidement, sans être critique, exigeant ou désespéré, que vous n’acceptez pas moins que ce que vous méritez, que votre propre respect est plus important que votre besoin de l’autre et qu’avoir la bonne relation est bien plus important pour vous que d’avoir n’importe quelle relation.

« J’attends vraiment d’une relation d’être ou de faire avec moi comme ceci ou comme cela, autrement continuer cette relation ne m’intéresse pas. » est un sésame qui vous permettra d’instaurer une distance avec une personne en posant vos limites sans pour autant rompre le lien.

Apprenez à vous connaître et à développer votre potentiel et appréciez vous. Soyez votre meilleur ami. Sachez ce que vous voulez dans chaque domaine de votre vie et répondez par vous-même à vos propres envies et besoins. Sachez ce qui vous tient à cœur et ce qui est moins important. Ayez des bases solides, des racines qu’elles soient culturelles, familiales ou amicales. Si le milieu duquel vous êtes issu est toxique, fabriquez vous de toute pièce des fondations solides et stables.

Ayez l’état d’esprit du bonheur et une attitude toujours joviale, positive et sereine quelques soient les situations, les personnes autour de vous et ce qu’elles font. Ne vous laissez pas ternir par leur présence.

Ayez de l’amour propre. Ne jouez jamais un rôle pour faire plaisir aux autres. Votre plaisir et votre bien-être comptent en premier sinon très vite vous serez malades de stress et en manque de vitalité. Restez attentifs et conscients de ce que vous pensez, ressentez et désirez. Soyez conscients de ce que vous êtes et mettez le en pratique. Ainsi vous n’agirez plus uniquement en fonction de ce que les autres attendent et veulent de vous.

Agissez en fonction de vos besoins et pas de vos désirs de manière à vous tenir éloignés des modèles de comportements automatiques peu sains. Prenez soin de vos besoins basiques, ayez une alimentation saine, faites du sport, dormez tôt et longtemps, ayez des instants d’intimité, méditez tous les jours et relaxez vous régulièrement, ayez des interactions sociales et affectives saines.

Ayez du courage pour poser des limites et pour dire « non » à tout ce qui vous affecte physiquement, émotionnellement ou spirituellement. Protégez vous des personnes toxiques et ne perdez plus d’énergie à sauver quoique ce soit, qui que ce soit. Ne perdez pas de temps avec ceux qui essaient d’empoisonner votre esprit et de vous tirer en arrière, vous faire douter ou vous menacer de les perdre. Un lien sain qui mérite d’être chéri ne dépend pas de ce que vous faites mais de qui vous êtes. Si vous devez vous oublier pour entretenir ce lien c’est qu’il est déjà mort.

Soyez responsables de vos actions mais pardonnez vous pour tout ce que vous avez pu faire de manière erronée car c’est simplement par manque de connaissance. Apprenez de vos erreurs pour les comprendre et ne plus les reproduire. Félicitez vous pour vos réussites et acceptez vos imperfections.

Vivez avec de vraies intentions, de vrais projets pour vivre une vie significative et saine.

N’aimez jamais quelqu’un d’autre ou quelque chose d’autre plus que vous-même. Le sacrifice ne doit jamais être une option.

Faites confiance à la vie. La vie apporte toujours le meilleur pour vous permettre de devenir la plus belle version de vous-même. Si quelqu’un ou quelque chose disparaît de votre vie, c’est qu’il y a un bien meilleur plan pour vous que vous ne connaissez pas encore. Laissez les gens s’éloigner, partir s’ils le souhaitent car enfermer quelqu’un est la pire des choses que l’on puisse lui faire. Et contrôler quelqu’un, contrôler une relation c’est s’interdire de ressentir que l’autre est près de soi par envie.

N’oubliez pas, tant qu’une personne ne s’engage pas avec vous, vous êtes célibataire. Si vous contrôlez l’autre, vous êtes dans l’illusion d’une relation mais en fait vous êtes toujours célibataire, sans en vivre les bénéfices. Quand une personne s’engage avec vous et que vous vous engagez avec elle, c’est que vous lui faites enfin confiance. D’où l’importance du temps d’observation et de votre esprit sélectif. Si cette personne rompt la confiance c’est qu’elle ne mérite plus votre engagement. L’engagement terminé vous gagnez l’opportunité de vous libérer d’une relation qui n’en vaut pas la peine et une place se crée dans votre vie pour une relation plus saine.

Ayez des valeurs et des principes. Acceptez ce qui est et prenez le temps de regarder consciemment si cela correspond à ce que vous voulez ou non dans votre vie. Si cela vous blesse, prenez vos distances tout en restant jovial. Redevenez une simple connaissance. Si le comportement de l’autre ou la situation est inacceptable, vous devez vous en soustraire immédiatement, partir sur le champ sans autre forme d’explication ou d’argumentation. C’est inacceptable.

Assurez vous de la fiabilité des personnes avec qui vous êtes en relation avant d’avancer davantage. Sachez que pour être une personne fiable il faut avoir une bonne dose d’amour propre. Ne soyez pas accro aux relations car vous devez avoir confiance en votre capacité à vous débrouiller seul et donnez une chance aux autres de vous montrer qu’ils ont leurs propres ressources. N’ayez besoin de personne pour garder votre équilibre émotionnel. En revanche sachez demander gentiment de l’aide quand vous êtes au bout de ce que vous pouvez faire pour vous aider seul.

Être stable émotionnellement permet de se retrouver en compagnie de personnes qui ont une grande importance pour soi tout en gardant la maîtrise de son temps passé en leur compagnie, permet de continuer sa propre vie, permet de continuer à faire vivre ses projets et de garder la tête froide pour faire des choix rationnels tout en restant en leur présence.

Ne cherchez pas à éduquer, à convaincre ou à changer quelqu’un. Chacun est libre de penser et d’agir comme il le veut. Ça ne doit pas vous déranger si cela n’a pas d’influence négative sur vous. Si le comportement, l’attitude, les pensées, les paroles de l’autre ont un impact négatif sur vous, posez des limites claires, prenez vos distances et si cela ne change rien, partez.

Ne donnez aucun conseil direct à quelqu’un sans qu’il vous l’ait demandé. Si la personne vous reconnaît une expertise et une valeur elle saura faire sa demande si elle a besoin d’aide. N’acceptez aucun conseil de quelqu’un qui ne vous montre pas avoir appliqué ses propres conseils avec succès dans sa vie, qui ne peut pas vous apporter la preuve de sa maîtrise. Quand vous reconnaissez la valeur de l’expérience de quelqu’un, demandez des conseils si vous en avez besoin ou de l’aide sans exiger une réponse immédiate.

N’acceptez pas qu’on essaye de vous influencer, de vous changer, de vous éduquer dans une direction où vous ne voulez pas aller et quand vous n’avez rien demandé.

Si vous vous comportez de manière déplacée, reconnaissez le et présentez des excuses sincères. Attendez en autant de la part de l’autre. Des fausses excuses peu sincères sont en général émises par des personnes qui ont un sentiment négatif d’eux-mêmes qu’ils souhaitent cacher.

Aider les autres c’est seulement les inspirer par ce qu’on a soi-même réussi à créer. Sur demande vous pouvez apporter une expérience et un savoir-faire pour accompagner quelqu’un vers la sortie d’une impasse dans laquelle il se trouve. C’est du soutien et de la transmission de connaissance.

Ne faites aucun sacrifice. Soyez en tout temps et en tout lieu votre priorité. Servez vous en premier pour gagner en énergie ( méditation, repos, activités enrichissantes…) car si vous êtes en manque d’énergie et de positivisme vous n’aurez plus rien d’harmonieux à apporter aux autres.

Si vous ressentez que quelque chose vous fait sortir de la notion de plaisir, d’épanouissement, de joie et d’enthousiasme c’est que vous êtes en train de sacrifier pour cela une partie de vous-même qui a besoin d’autre chose.

Tout ce qui ne vous porte pas vous enfonce.

Soyez cool! Ne vous plaignez pas et ne parlez pas de problèmes impossibles à résoudre maintenant.

Apportez des pensées et des sentiments positifs aux situations.

Acceptez de ne pas toujours avoir le contrôle et de vous laisser entraîner quand il s’agit d’événements sociaux. En revanche, affirmez vos opinions et vos idées.

Ayez toujours des options qui s’offrent à vous et des choses à faire pour vous occuper seul et vous satisfaire. Ne forcez jamais personne à faire ce qu’il ne veut pas. Chacun doit décider de lui-même. Attendez en autant de la part des autres envers vous.

Sachez faire face à presque n’importe quelle situation sociale. Ne devenez pas anxieux ou nerveux en compagnie de certaines personnes, dans certains lieux et situations.

Ne demandez pas ou n’exigez pas des autres trop en une seule fois.

N’ayez pas peur d’être honnête.

Sachez ce que vous pensez de vous-même et votre manière d’en parler reflètera ce que les autres ressentent à votre égard.

Ne minimisez pas vos sentiments quand quelque chose vous affecte ou vous dérange réellement. N’exagérez pas non plus ce qui se passe autour de vous ou ce que quelqu’un fait. Mais ne dévoilez pas tout ce que vous ressentez ou vivez. Réfléchissez avant de parler.

Ne mentionnez pas de situations, de points ou problèmes malencontreux du passé à moins que ça ne soit obligatoire ou extrêmement important et que vous n’avez pas encore été en mesure d’en parler. Sinon vivez l’instant présent.

Ayez des habitudes et des croyances émotionnelles spéciales. Vos habitudes émotionnelles doivent vous permettre d’être une personne hors du commun, de construire une vie riche et épanouie, d’avoir des relations passionnantes avec tout le monde et n’importe qui autour de vous. Adoptez un ton émotionnel positif et gardez le quoiqu’il se passe.

Démarrez vos interactions importantes en commençant par exprimer les sentiments que vous voulez que l’on vous renvoie. Ce qui exclut d’agresser qui que ce soit.

Cherchez à comprendre puis à être compris. Soyez flexible en faisant savoir à l’autre que vous avez pris le temps de considérer son point de vue sans pour autant abandonner le vôtre. Cherchez un arrangement. Soyez plein d’assurance mais pas autoritaire ni insupportable. Laissez l’autre prendre la décision lui-même et avisez votre position en fonction.

Ayez la capacité de choisir le meilleur état émotionnel possible par vous-même ce qui vous permettra de toujours vous sentir bien et donc d’aider les autres dans leur état émotionnel.

Pour finir, faites toujours le deuil avant de vous engager. Que ce soit envers une personne, une situation, un projet, faites en clairement le deuil avant de vous y investir en faisant du mieux que vous pouvez. Votre bien-être, vos principes et vos valeurs sont vos seules priorités. Faire le deuil permet de lâcher la dette émotionnelle potentielle (delta entre les attentes idéales et la réalité) qui pourrait vous lier à la personne, au projet ou à la situation vécue. Cela vous permettra d’avoir une relation saine et équilibrée en ayant en permanence la possibilité de prendre des décisions rationnelles et non émotionnelles.

Sauvez-vous !

Amis Saint-Bernard, à vous qui perdez votre identité en vous enfermant dans un rôle trop lourd à porter en construisant vos relations avec vos proches sur les meilleures intentions possibles sans voir que vous mettez vos autres relations affectives et professionnelles plus saines en mode péril, cet article est fait pour vous.

Tout d’abord, je voudrais rendre hommage à deux auteures Mary C. Lamia et Marylin J. Krieger dont le livre « Le syndrome du sauveur » aux éditions Eyrolles a aidé plus d’une âme perdue à retrouver le chemin de la liberté en apportant du sens à ce qui ravageait les tripes de leur propriétaire. Cet article inspiré pour beaucoup de leur travail a pour intention de vous inviter à lire leur livre et à l’utiliser pour vous rendre la vie plus belle.

Alors, si vous êtes un adepte de  » la boule au ventre chronique » ou des relations affectives de qualité douteuse sans envergure ni inspirantes, rassurez-vous, c’est juste un petit problème d’aiguillage sur les rails de votre vie. Si vous souhaitez libérer votre « bidon » et enfin pouvoir vous laisser porter par des relations harmonieuses, suivez-moi et je vous donnerai quelques pistes. Sinon, ne changez rien et laissez la vie vous guider. Elle vous montrera où le chemin que vous suivez maintenant vous mène et quand l’impasse se montrera, vous saurez qu’il existe un moyen pour s’en sortir et vous pourrez alors décider de changer de direction.

Vous êtes une belle personne, sachant faire preuve d’intelligence, capable d’à propos et dotée de cette habitude de ne jamais vraiment demander de l’aide pour vous-même au sein de votre sphère intime.

Stop! Regardez autour de vous! Qui s’y trouve ?

Non! Pas vos collègues de travail ni vos amis de longue date que vous voyez au mieux une fois par trimestre ! Ni même les copains et copines avec qui vous mangez sur le pouce ou allez boire un verre! Non! Pas eux! Mais vos proches. C’est à dire ceux qui ont leur vie intriquée à la vôtre, ceux pour qui vos décisions ont un sens et des répercussions dans leur quotidien. Ceux dont vous devez tenir compte de l’existence pour faire vos choix chaque jours.

Ah! Ils sont moins nombreux, n’est-ce pas! Pourtant ce sont eux qui façonnent 97% de votre espace mental et qui occupent bien malgré vous la totalité de vos prises de décisions car tout est tourné dans votre vie en fonction d’eux.

Je vous entends d’ici vous en défendre et dire que « non, ce n’est pas vrai ! », pourtant c’est bien vous qui vivez avec cette boule au ventre suspendue à vos décisions et à vos choix.

Regardez bien les personnes qui vivent dans le cercle proche de vos intimes. N’oubliez pas d’y inclure vos enfants.

N’y a-t-il pas une personne désemparée qui a besoin qu’on la soutienne, la conseille, qu’on prenne soin d’elle ? Une personne socio-dépendante dotée d’une forte dépendance émotionnelle éprouvant des sentiments d’infériorité, de vide et de honte. Ou à l’inverse une personne déprimée auto-critique perclus de culpabilité, de doute quant à sa valeur, qui craint l’échec et qui vit par anticipation du rejet?

Dans l’entourage proche du sauveur on peut également trouver un dépendant malsain qui paraît passif ou soumis pour se sentir soutenu et choyé car il amène au sauveur un sentiment de sécurité « parce que sa vulnérabilité l’assure de sa dévotion et lui confère un contrôle plus important. »

On trouve parfois des sauveurs entourés par des « autodestructeurs qui affirment souvent se sentir dépassés, impuissants ou apeurés, qui éprouvent un sentiment de honte vis à vis d’eux-mêmes et craignant que les autres ne découvrent ces faiblesses, ils se cachent derrière leur propre inaction. »

Regardez bien autour de vous s’il n’y a pas un angoissé qui se tourmente à tout propos vous obligeant à le rassurer et à le réconforter. « Professionnellement les angoissés sont souvent très efficaces, même s’ils se plaignent souvent de leur travail et doutent fréquemment de parvenir à aller jusqu’au bout de leurs tâches. Leur sauveur est serviable, compréhensif, charmé par leur vulnérabilité et persuadé qu’il peut tout arranger pour eux.  »

Il y a aussi de nombreux rapaces qui rôdent dans l’entourage du sauveur. « Le rapace désespéré qui est la proie d’émotions intenses qu’il manifeste sous forme d’accès de colère, de désespoir ou de panique, qui vous crie dessus, détruit des objets vous appartenant, vous frappe, vous dénigre de manière malveillante ou fait preuve de tout autre comportement hostile ou destructeur. Pourtant le sauveur lui trouve des excuses tout comme il le fait pour lui-même. Ou bien, si cela déclenche chez le sauveur sa honte et sa peur de la faiblesse, il risque de réagir de façon agressive pour après se sentir coupable, étouffé ou contrôlé. » Il peut aussi y avoir dans votre entourage un « rapace instable, séduisant, excitant, sensuel, créatif, et démonstratif qui manifeste son besoin extérieur d’être désiré en cherchant à séduire sexuellement, ce qui peut vous donner le sentiment en retour d’être désirable. Ceci n’est en fait que sa manière de cacher un profond sentiment d’impuissance et de haine de soi. La moindre remarque négative de votre part ou de la part d’un autre lui révélera sa peur d’être insuffisant et il réagira avec colère en vous dénigrant et en vous humiliant. » Quant au « rapace égocentrique vous avez beau lui offrir votre réconfort et le couvrir d’attentions et de cadeaux, vous finissez par découvrir qu’il convoite le bien des autres ou encore qu’il recherche l’approbation d’une autre personne que vous, approbation que cette personne ne veut ou ne peut pas lui fournir.  » C’est le genre de personne qui vous vide totalement car quoique vous fassiez, vous aurez l’impression que c’est vous qui êtes en faute car incapable de donner à l’autre ce qu’il semble vouloir.

C’est tout à fait normal que votre entourage de sauveur ou de « pompier » comprenne ce genre d’individus puisque votre malaise interne provient de votre grande difficulté à porter sur vous un regard objectif.

Le principe même du Saint-Bernard c’est de considérer celui avec qui il entretient une relation proche même si elle est conflictuelle, comme une extension de lui-même. De facto, impossible pour vous de juger objectivement votre propre comportement ou celui de la personne dont vous prenez soin ainsi que de faire un tri efficace entre vos propres besoins et les siens.

Selon les auteures citées plus haut, vous faites peut-être partie de ceux qui « devancent les besoins de l’autre et leur donnent affection et estime » tout en étant persuadés au fond d’eux qu’ils ne méritent pas autant pour eux-mêmes. Ou bien vous faites partie de ceux qui « courent au secours de l’autre ce qui inconsciemment leur permet de minimiser la conscience qu’ils ont de leur propre vulnérabilité et de se cacher à eux-mêmes les sentiments de honte et d’insuffisance induits par leur échec à vivre à la hauteur de leurs idéaux. »

Quoiqu’il en soit, vous faites preuve d’efforts soutenus pour secourir l’autre, pour lui faciliter la vie, pour protéger la relation que vous souhaitez de tout votre cœur voir idéale , c’est à dire que l’autre vous aime, qu’il vous apprécie, qu’il soit gentil avec vous, arrangeant et qu’il ait besoin de vous. Voilà pourquoi « l’autre » occupe 97% de votre espace mental et la totalité de vos prises de décisions. Vous êtes malgré vous obnubilé par « ce besoin de traiter votre proche de façon altruiste, mais vos efforts dans ce sens sont souvent le reflet d’une lutte avec vos propres conflits intérieurs, ainsi qu’un moyen de rester proche d’eux. » Voilà l’origine de cette boule au ventre, vos propres conflits intérieurs.

« Beaucoup de sauveurs ont été profondément affectés par les souffrances émotionnelles ou physiques d’un de leurs parents » nous disent Mary Lamia et Marilyn Krieger. Ceci crée des conflits intérieurs comme la crainte de la distance émotionnelle, de la séparation, de la perte de l’amour ou de l’approbation de celui qui est le sujet de toute l’attention du sauveur. D’où son inquiétude excessive pour l’autre, une hyper-empathie et une culpabilité excessive qui peuvent se manifester de différentes manières.

Un autre type de conflit intérieur fait que le sauveur « cherche à comprendre et a réparer la perception de lui-même erronée qu’il a construite durant son enfance. » Son objectif interne, inconscient et conflictuel est d’être aimé et admiré et « il ira très loin pour obtenir cette admiration afin de guérir les blessures de son passé. » Mais vu le vide émotionnel dont il souffre, il ne peut contenir durablement l’amour et l’admiration qu’on lui donne, le laissant perpétuellement vulnérable et frustré.

Si le sauveur a eu une enfance émotionnellement difficile, il peut gérer ses difficultés « en provoquant des situations où l’autre se sent effrayé et jaloux. Le sauveur transfère ses sentiments de vide, de jalousie, de honte, de colère et de peur de l’abandon sur ses partenaires.

Bref, la faille de tout sauveur est son sentiment caché d’impuissance pour lui-même, de désespoir, de dépression ou d’envies insatisfaites.

Votre espoir permanent de sauver ou de changer l’autre ( d’éviter sa crise ou ses dérapages) en arrondissant les angles de sa vie ou en anticipant ses actes, voire même en faisant à sa place, en étant derrière lui sur tous les fronts, est le reflet de votre propre besoin de vous sentir puissant et d’éviter des sentiments que vous jugez indésirables. Ceux-là même qui réveillent votre boule au ventre. Et cela vous capte 97% de votre espace mental, de votre liberté d’action, de votre temps et de votre vitalité. Finis la réalisation de vos rêves, vous n’avez plus d’autres choix que de rêver sans concrétiser. Plus le temps ni l’énergie. Finis les projets personnels aboutis, finis les possibilités de légèreté et d’insouciance, finis la joie de vivre. Vous ne pouvez plus vous accorder que quelques plaisirs furtifs. Vous êtes occupés à sauver. C’est boulimique et addictif. Et c’est aux dépens de tout ce que la vie pourrait vous apporter de sain et d’heureux, de pacifié.

Alors pour changer d’aiguillage, et se libérer de son besoin d’aider ceux qui sont dans l’incapacité de s’aider eux-mêmes je vous invite à accepter enfin l’idée que l’amour vrai et sain, le seul qui mérite notre attention, n’existe uniquement que pour ce que l’on est et non pour ce que l’on fait.

Alors sauvez-vous vous-mêmes ! Devenez celle ou celui qui est proche de la plus belle version de soi. Devenez attractif au lieu de chercher à être convainquant. Montrez qui vous êtes au lieu de chercher à faire ce que vous pensez que l’on attend de vous. Montrez votre aspect unique plutôt que de chercher à coller à ce qu’il semble « être bien de faire. »

Au lieu de projeter sur vos proches votre incapacité à vous protéger, à prendre soin de vous, à devenir votre meilleur ami, à utiliser vos propres talents malgré ce que les autres attendent de vous dans un autre registre, utilisez cette énergie pour vous seul. Arrêtez de chercher à donner à l’autre ce que vous croyez ne pas être capable de vous donner à vous-même.

Utilisez cette énergie pour vous offrir enfin des relations équilibrées et enrichissantes, pour sauver votre vie de l’ornière dans laquelle elle croupit depuis trop longtemps.

C’est un don que vous vous faites, c’est aussi le don que vous faites à vos enfants, en leur permettant de s’éveiller à une autre manière plus saine d’aborder leur vie. C’est un don que vous faites à ceux qui vous aiment vraiment mais auprès de qui vous vous rendez inaccessible de part votre incapacité à décrocher de votre addiction à sauver ceux qui vous obsèdent. C’est un don à la vie qui n’attend que votre sérénité et votre rayonnement pour éclairer par votre exemple tous ceux qui sont à deux doigts de changer l’aiguillage mais qui n’osent pas encore changer de cap en tournant leur besoin de sauver l’autre vers eux-mêmes.

Le point de départ de toute relation harmonieuse et inspirante, basée sur un partage équilibré et des attitudes non blessantes envers l’autre est de s’être soi-même sauvé. C’est à dire avoir par soi-même construit son estime de soi sans que celle-ci ne dépende de ce que l’on fait pour les autres, avoir acquis la stabilité émotionnelle qui permet de se sentir bien quoiqu’il arrive et d’avoir enfin adhéré à des croyances positives au sujet de sa propre valeur.

La seconde étape pour construire des relations équilibrées c’est d’être capable de choisir ses actes pour rendre possible ce que l’on souhaite pour soi et pas pour ce que l’autre souhaite, décider d’agir sur sa propre vie et non celle de l’autre, et de prendre la responsabilité de ses actions et laisser à l’autre prendre les siennes, quelque soit l’issue de la situation. Se raccrocher à un lien basé sur des espoirs infondés c’est comme croire au Père Noël.

Les relations équilibrées sont basées sur l’amour mature, c’est à dire, l’amour où tout est facile et rien n’est drame. Quand il faut fournir un effort il n’y a déjà plus d’amour et le lien est malsain. Les relations équilibrées nourrissent et apportent la tranquillité, la sérénité.

Il nous faut vivre cet amour mature avec nous-mêmes avant de pouvoir le partager avec l’autre. Cela commence par se donner l’autorisation d’avoir le droit au bonheur, d’avoir le droit d’exister pour soi.

Les relations stables et harmonieuses ne sont possibles que pour deux personnes complètes, stables émotionnellement et libérées de leur besoin addictif d’être nécessaires et indispensables, ce qui les rend libres, joyeuses et disponibles à une relation épanouissante. Elles vivent ces relations équilibrées comme le moyen de trouver une manière de se sublimer et d’affronter la vie à deux.

L’amour immature cache beaucoup de choses, cherche son intérêt et vise en permanence à protéger ses arrières. L’amour mature est transparent, vrai et vulnérable.

Tellement plus beau et ressourçant. Rajeunissant.

Si comme moi vous avez décidé de ne plus laisser de place dans votre vie aux amours immatures, décidez maintenant de vous sauver vous-mêmes au lieu de sauver les autres, de sauver un lien déséquilibré ou une situation qui ne nourrit pas vos plus beaux rêves.

Sauvez-vous et commencez à honorer la vie qui vous a été donnée au lieu d’entretenir des chimères, chargées de faiblesses et de fausses excuses.