Quand le corps absorbe les importances du mental.


L’environnement physique et relationnel dans lequel l’être humain évolue génère un grand nombre d’informations plus ou moins agréables. Tant que l’individu prend note de ces informations sans s’y impliquer personnellement, tout va bien. Au cœur même de l’individu tout reste calme et posé. 

Ceci vous arrive tous les jours quand les informations que votre environnement vous envoie sont d’une nature banale, qui vous laisse indifférent. 

À ce stade, la vie est belle et coule comme un long fleuve tranquille. Les mauvaises langues appellent cela le monde des Bisounours parce qu’eux, ils savent que la réalité est bien plus cruelle et que ce calme plat émotionnel ne peut pas durer bien longtemps. C’est juste le répit naturel avant une grosse tempête. 

L’individu averti a déjà commencé à rentrer la tête dans les épaules et à bander ses muscles pour affronter l’orage qui de toute manière arrivera car la vie est faite de batailles et de luttes permanentes. Luttes contre les évènements, luttes contre ce qui ne doit surtout pas arriver, luttes contre les désirs d’autrui qui ne sont pas bons pour soi. 

Le corps est mis en tension, bien malgré soi, alors que tout semble pourtant calme. Cela devient avec le temps un art de vivre. Enfant ou jeune adulte, le corps s’accommode de cette tension musculaire larvée car le système musculo-squelettique est encore peu encrassé, donc élastique et adaptable. À un âge plus avancé cela devient moins confortable. Surtout que la vie se charge de placer l’individu dans des situations réellement crispantes. 

Rares sont ceux qui n’ont pas connus des contrariétés plus ou moins intenses qui leurs ont demandé de trouvé un supplément de force en eux pour surmonter l’épreuve. C’est d’ailleurs encore en grande partie grâce au corps via le diaphragme qu’ils ont obtenu ce supplément de force. Je vous invite à lire à ce sujet l’article suivant ICI.

Parce que le corps s’adapte en permanence à ce que notre mental juge important en cherchant à nous donner un regain de force, nous créons nous-mêmes des conflits articulaires et musculaires qui nous font souffrir. Le cours de gym, la vieillesse ou le faux mouvement ne sont que le médium d’expression des tensions internes que nous avons infligé à notre corps au préalable. Oui, vous avez ressenti la douleur dans votre dos après 2 heures assis dans votre voiture, mais le conflit douloureux à pu s’exprimer parce que votre corps présentait déjà des tensions conflictuelles. Les 2 heures passées en voiture ne sont que la goutte d’eau qui a fait déborder les capacités de votre corps à supporter l’insupportable. 

À force de faire vivre à votre corps des tensions internes liées à vos sentiments d’importance, il s’abîme, se dégrade. C’est tout le paradoxe ! Un peu de tensions corporelles vous donnent un sentiment de regain de force pour affronter les évènements de la vie, mais trop de tensions finissent par vous handicaper et vous interdire de vivre pleinement. 

C’est vrai qu’il existe toujours la possibilité de faire lâcher ces tensions larvées grâce par exemple à la kinésithérapie psycho-corporelle que je pratique, mais si vous ne voulez pas tomber dans la dépendance au traitement, il me semble plus judicieux de lâcher vos importances mentales. 

Non seulement vous abîmez votre corps quand vous rendez plus important que vous-même dans votre vie des événements ou des personnes, mais vous vous empêchez de rayonner et de vous placer dans une vie heureuse.

Ce qui permet à un individu de se sentir bien c’est la quantité d’énergie vitale qui le traverse. Les crispations musculaires freinent ou bloquent ces flux d’énergie. Non seulement votre corps devient comme une pauvre plante qu’on pense à arroser toutes les 10 lunes, mais votre créativité et votre capacité à capter les opportunités heureuses fondent comme neige au soleil. 

Aussi, si vous souhaitez vous sentir mieux, commencez par prendre un peu de distance avec ce qui aujourd’hui encore vous paraît important.